Comment devient-on fasciste ? Qu’est qu’un « parti fasciste » ? Existe-t-il un fascisme français ? Voilà l’enjeu de ce livre qui propose une histoire sociale du Parti Populaire Français, le PPF, et de ses principaux dirigeants dont Jacques Doriot.Rompant avec un jugement d’essence qui chercherait à définir la nature d’un fascisme à la française, Laurent Kestel propose une analyse de la trajectoire d’un groupe de militants politiques qui, pris dans un jeu de forces en grande partie internes au parti communiste, a opéré une conversion politique et a été conduit vers des positions antirépublicaines et collaborationnistes. Ce livre est une contribution importante à la sociologie politique des partis parce qu’il montre que les positions les plus extrêmes adoptées par Doriot et son parti ne sont pas liées à la singularité d’un individu ou d’un groupe d’individus extérieurs aux luttes politiques de leur temps qui auraient imposé leurs vues ; ces positions, au contraire, tirent leur force d’un apprentissage politique ordinaire, de savoir-faire militants, de carrières propres à des professionnels de la politiques qui, échouant en grande partie pour des raisons sociales dans leurs ambitions premières, reconvertissent ces compétences politiques parfois durement acquises au service d’intérêts et d’idéologies tout à fait différentes.La conversion en politique, la trahison même, procèdent d’une logique qui tient au fonctionnement interne de l’espace politique même.
Language
French
Pages
240
Format
Paperback
Release
February 16, 2012
ISBN 13
9782912107657
La Conversion politique. Doriot, le PPF et la question du fascisme français
Comment devient-on fasciste ? Qu’est qu’un « parti fasciste » ? Existe-t-il un fascisme français ? Voilà l’enjeu de ce livre qui propose une histoire sociale du Parti Populaire Français, le PPF, et de ses principaux dirigeants dont Jacques Doriot.Rompant avec un jugement d’essence qui chercherait à définir la nature d’un fascisme à la française, Laurent Kestel propose une analyse de la trajectoire d’un groupe de militants politiques qui, pris dans un jeu de forces en grande partie internes au parti communiste, a opéré une conversion politique et a été conduit vers des positions antirépublicaines et collaborationnistes. Ce livre est une contribution importante à la sociologie politique des partis parce qu’il montre que les positions les plus extrêmes adoptées par Doriot et son parti ne sont pas liées à la singularité d’un individu ou d’un groupe d’individus extérieurs aux luttes politiques de leur temps qui auraient imposé leurs vues ; ces positions, au contraire, tirent leur force d’un apprentissage politique ordinaire, de savoir-faire militants, de carrières propres à des professionnels de la politiques qui, échouant en grande partie pour des raisons sociales dans leurs ambitions premières, reconvertissent ces compétences politiques parfois durement acquises au service d’intérêts et d’idéologies tout à fait différentes.La conversion en politique, la trahison même, procèdent d’une logique qui tient au fonctionnement interne de l’espace politique même.