“L’histoire de notre époque est l’histoire nauséeuse et répugnante de la crucifixion du corps procréateur au profit de la glorification de l’esprit, de la conscience mentale. Platon en a été l’archiprêtre. L’art, cette servante, a humblement et honnêtement contribué à cette infamie pendant au moins trois mille ans. La Renaissance a percé de sa lance le flanc du corps déjà crucifié, et la syphilis a versé du poison dans la blessure. Il a fallu trois cents ans pour venir à bout du corps, mais au XIXe siècle il est devenu un cadavre, un cadavre doté d’un esprit anormalement actif, et aujourd’hui il pue.”
La Beauté malade est la longue introduction que, peu de temps avant sa mort, Lawrence rédigea pour le catalogue de ses peintures. Il porte un jugement sans appel sur cinq siècles de civilisation occidentale, accusés d’avoir introduit la terreur de la vie sexuelle dans les esprits et, conséquemment, empêché les artistes de représenter les êtres et les choses dans toute leur présence charnelle. Seul Cézanne, avec ses pommes, a réussi – partiellement – à échapper aux limites imposées par l’esprit. Le texte de Lawrence est suivi de la reproduction en couleurs de ses étonnants tableaux.
“L’histoire de notre époque est l’histoire nauséeuse et répugnante de la crucifixion du corps procréateur au profit de la glorification de l’esprit, de la conscience mentale. Platon en a été l’archiprêtre. L’art, cette servante, a humblement et honnêtement contribué à cette infamie pendant au moins trois mille ans. La Renaissance a percé de sa lance le flanc du corps déjà crucifié, et la syphilis a versé du poison dans la blessure. Il a fallu trois cents ans pour venir à bout du corps, mais au XIXe siècle il est devenu un cadavre, un cadavre doté d’un esprit anormalement actif, et aujourd’hui il pue.”
La Beauté malade est la longue introduction que, peu de temps avant sa mort, Lawrence rédigea pour le catalogue de ses peintures. Il porte un jugement sans appel sur cinq siècles de civilisation occidentale, accusés d’avoir introduit la terreur de la vie sexuelle dans les esprits et, conséquemment, empêché les artistes de représenter les êtres et les choses dans toute leur présence charnelle. Seul Cézanne, avec ses pommes, a réussi – partiellement – à échapper aux limites imposées par l’esprit. Le texte de Lawrence est suivi de la reproduction en couleurs de ses étonnants tableaux.